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Ne jetez plus vos vieux PC portables

Ne jetez plus vos vieux PC portables

Me voici de retour de retour après un long silence. J'ai récemment trouvé plusieurs PC portables et écrans de PC portables sans la CPU dans les encombrants de mon immeuble. Fort heureusement, ils étaient en assez bon état extérieur. Ceux qui l'ont jeté sont probablement passés à un PC plus récent et plus puissant sans penser que l'écran pouvait encore leur être utile. On trouve déjà des tutos et des vidéos qui décrivent comment le faire, je vais juste faire mon retour d'expérience sur les opérations que j'ai faites sur l'un des écrans que j'ai récupéré.

Etape 1 : désassembler le PC

Essayez de le faire le plus proprement possible pour conserver un maximum d'éléments. Ce qui peut être récupéré, bien que pas forcément utilisable immédiatement :
  • le disque dur : ne laissez pas vos données personnelles à la merci du premier venu. Conservez le, vous pouvez le connecter ultérieurement avec un convertisseur IDE/SATA->USB (chez www.pearl.fr) ou passez le au pilon.
  • la ou les barrettes mémoires : elles sont parfois sous un cache métalliques. Elles pourront servir à améliorer votre nouveau PC ou un autre PC récupéré. Attention cependant, on trouve parfois de la DDR3 ou de la DDR4. Vérifiez la mémoire supportée sur votre nouveau PC avant d'installer la barrette récupérée. L'information est souvent disponible sur le site du constructeur.
  • les haut parleurs : les hauts parleurs de portables sont souvent très petits mais puissants. Leur connectique est cependant adaptée à la carte mère. Il faudra probablement faire un peu de soudure pour les réutiliser.
  • le pavé tactile : il est souvent muni d'un connecteur plat, moins facile à réutiliser. Cela semble être une connexion USB. A voir plus tard.
  • la caméra : elle fonctionne également en USB. Il faut identifier les cables 5V, Gnd, D+, D- et souder un connecteur USB. Elle est généralement reconnue comme caméra secondaire sous Windows ou Linux.
  • la carte Wifi : elle est généralement utilisée à la fois pour le Wifi et le Bluetooth au format miniPCIe. Conservez la pour un autre projet.
  • l'écran : c'est la partie principale qui m’intéresse parce que dans mon cas, c'était la seule partie qui restait du PC portable.
  • les batteries : les modèles avec batteries remplaçables sont plus intéressants car ils utilisent généralement des cellules Lithium-Ion 18650 qui peuvent être récupérées.

Etape 2 : récupération de l'écran

Essayez de séparer la partie supérieure du PC qui contient l'écran en gardant la coque intacte. Selon le cas, les charnières peuvent plus ou moins gêner l'opération. la partie qui encadre l'écran peut parfois être vissée, dans ce cas, repérez et conservez bien les vis. Dans d'autre cas, comme pour les Lenovo, par exemple, le cadre extérieur est simplement clipsé et légèrement collé. Dans ce dernier cas, il faut l'enlever délicatement sans endommager l'écran. Il faut complètement séparer l'écran et enlever le câble qui le relie à la carte mère car il reste spécifique au type d'écran. L'étape la plus importante consiste à identifier le type d'écran. Il est écrit au dos de l'écran avec une référence du type : Innolux N156BGA-EA3 ou Optronics B170PWO6. Le N156 indique que c'est un écran 15,6 pouces. Le B170 indique que c'est un écran 17 pouces. 

Etape 2 : le contrôleur vidéo

Une fois la référence identifiée, il faut chercher la carte contrôleur qui permet de piloter cet écran indépendamment du PC. Faites une recherche sur Google, Amazon, eBay, AliExpress, etc en indiquant la référence de la carte : "B170PW06 controller board" ou "N156BGA-EA3 controller board". Les contrôleurs et les câbles sont parfois programmés différemment en fonction de la taille du moniteur (15 ou 17 pouces) et des résolutions d'écran supportées. Les connecteurs de nappes à l'arrière de l'écran, ainsi que leur position sont également différentes d'un écran à l'autre. Sur certains, le connecteur sera sur le dessous, sur d'autres il sera vers le milieu, etc. Cela peut avoir une incidence sur la longueur de cable nécessaire ainsi que l'emplacement des différents composants. L'autre point qui peut avoir de l'importance est la nécessité d'avoir un inverter. L'inverter est une carte qui permet de générer du courant alternatif à partir du courant continu à haute tension pour alimenter le rétro-éclairage. La taille de la nouvelle carte est souvent beaucoup plus grosse que celle d'origine et ne peut pas toujours remplacer simplement la carte d'origine dans le boîtier.
Il existe également différents types de contrôleurs. Choisissez celui qui vous convient en fonction de votre besoin : HDMI, HDMI + audio, VGA, DVI, etc. La taille de la carte dépendra des fonctionnalités supportées. Une fois la commande effectuée, elle mettra entre quelques jours et quelques semaines en fonction de son lieu d'expédition, les meilleurs étant souvent en Chine. Cherchez sur Amazon, EBay, Banggood ou AliExpress.
 

Etape 3 : préparer le cadre pour accueillir l'ensemble

Une fois le contrôleur reçu, faites un premier test sur table pour vous assurer que tout fonctionne correctement. Il faut en général juste connecter correctement tous les câbles et brancher le tout sur une alimentation 12 Volts 2 Ampères. Laissez pour l'instant l'inverter sous sa protection plastique pour éviter toute électrocution.
J'ai choisi de récupérer l'encadrement existant, mais vous pouvez très bien, intégrer l'écran "nu" dans une boite de votre fabrication, un cadre photo ou autre. Préparez la coque externe de l'écran en fonction de la taille de votre câble et de l'emplacement final du contrôleur. J'ai choisi de le fixer à l'arrière de la coque j'ai utilisé pour cela un adaptateur VESA ModMy Pi pour Raspberry Pi en acrylique. Par chance, au moins 2 des trous tombaient pile sur des trous existants, sinon, rajoutez des trous avec une perceuse (à colonne de préférence).

 
J'ai fait une entaille dans le dos de la coque pour faire passer le câble de la nappe et ainsi que le connecteur de l'inverter qui est un peu plus large. Pour faire l'entaille, j'ai d'abord percé plusieurs trous à la perceuse à colonne et j'ai creusé rajouté des trous entre eux. J'ai limé les bords avec une Dremel et du papier de verre.
 
J'ai ensuite supprimé, toujours avec la Dremel les bouts de charnières qui dépassaient et j'ai percé 4 trous pour fixer la plaque VESA vers le milieu de l'écran. Le kit VESA est livré avec de longues vis qui permettent d'éloigner la carte, tout en laissant assez d'espace pour faire passer les câbles. Si possible, utiliser des vis plates à l'intérieur et protégez les de l'écran avec un peu de mousse ou du ruban adhésif.

Etape 4 : refermez le tout

Faites passer les cables par l'entaille à l'arrière de la coque.
Faites passer les 4 visses qui doivent supporter l'adaptateur VESA.
Connectez la nappe à l'intérieur.
Connectez l'inverter sur le contrôleur.
Montez l'adaptateur Vesa à l'arrière du boitier. Il est préférable de mettre l'accès HDMI et alimentation sur l'un des côté (droit ou gauche) pour avoir de la place lorsqu'on enfiche les prises.
Testez l'ensemble pour vous assurer que tout fonctionne. L'écran devrait s'allumer en bleu en indiquant "No Input Source".
Une fois le test concluant, refermez le tout avec le capot d'origine. Il est possible qu'il y ait un peu de jeu sur les côtés à cause du connecteur écran qui n'est pas aussi plat que celui d'origine ou à cause des vis de l'adaptateur VESA. 

Leçons retenues

Pour une vingtaine d'euros, on peut ramener à la vie un écran à priori destiné à la casse. Le résultat final est moins performant qu'un écran classique et l'esthétique aussi peut un peu laisser à désirer mais d'un autre côté, cela permet d'avoir à vraiment moindre coût un écran que l'on pourra customiser à sa guise pour en faire :
  • une console de jeu vidéo,
  • un miroir connecté,
  • un second écran de travail,
  • un écran pour le Raspberry Pi,
  • un afficheur pour Google Chrome ou Android Box,
  • l'intégrer à une table basse pour en faire une table interactive, etc.
Il faut cependant avoir le matériel de découpe adéquat. Je recommande une Dremel (ou autre marque) pour limer le plastique ou couper du métal, une perceuse à colonne, etc. L'opération reste accessible à une personne un peu bricoleuse et il faut avoir un peu de patience pour recevoir le matériel envoyé depuis la Chine. Si vous devez renouveler l'opération plusieurs fois, l'acquisition de lots de câbles LVDS peut être un bon investissement. Le connecteur LVDS est à peu près standard et peut s’adapter à un de vos contrôleurs existants. Il reste préférable d'utiliser un contrôleur spécifiquement programmé pour votre carte pour éviter toute mauvaise surprise.

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